L'HISTOIRE D'UNE FAMILLE, UNE FAMILLE DANS L'HISTOIRE, DES HISTOIRES DE FAMILLE











l'Histoire de la famille VILAIN la famille de mon Père, et de la Famille CHAUVET celle de ma Mère








Si des membres ou des amis de la famille , ont des documents, papiers ou photos concernant notre famille, ou ont connaissance d'anecdotes et d'informations ils peuvent me contatcter et/ou m'adresser ces documents en les scannant et me les envoyer par mail:
j-philippe.vilain@wanadoo.fr






















dimanche 7 août 2011

Réjeane CHAUVET épouse VILAIN (Ma Mère)

    Nous sommes, le  Mercredi 18 Novembre 1942, jour de la St Eudes.
Philippe PETAIN, Maréchal de France, Vainqueur de Verdun est Chef de l'Etat Français.
Philippe Pétain, Maréchal de France, Chef de l'Etat Français

  Le mois a été fertile en émotions. Le 2 Novembre en Afrique du Nord, le FeldMaréchal Erwin Rommel et son Afrika Korps, perdent la bataille d'El Alamein et c'est le début de la retraite allemande vers la Tunisie.
le FeldMaréchal Erwin Rommel, commandant en chef de L'Afrika Korps battu a El Alamein

    le 8 Novembre, débute l'Opération Torch, c'est le débarquement anglo-américain dans les ports du Maroc et d'Algérie.


    Le 11 Novembre en métropole, les allemands envahissent la zone libre. C'est aussi ce jour là qu'en URSS le Général Von Paulus lance la dernière offensive sur Stalingrad.

General Freidrich Von Paulus


Vue de Stalingrad hivers 1942/43, tout n'est plus que ruine, ce sera la plus grande défaite allemande, et le veritable tournant de la guerre

    Retrouvons nous dans la petite commune charentaise de Chadurie, au lieu-dit "boisrond" sur la route d'Angoulême à Montmoreau. La Famille Chauvet vit là. Le père Edgard, prend son manteau et se dirige vers le village. Il entre à la mairie et viens déclarer la naissance d'un nouveau né. Monsieur le maire redige donc l'Acte n°7, le 18 Novembre 1942 à 12h00, est née au village de boisrond commune de Chadurie, Réjeane, Eliette, Chauvet fille d'Edgard Chauvet et de Hélène Clausure.
Chadurie

    Elle est la neuvième enfant du couple qui aura 13 enfants dont 11 seulement arriverons à l'âge adulte. Ma mère parlera peu de son enfance, si ce n'est qu'elle fut heureuse bien que la famille ne roula pas sur l'or. Elève moyenne, elle n'ira pas jusqu'au certificat d'étude.
Il est vrai qu'à l'époque on se souciait guère de faire faire des études aux filles, car on les destinait au mariage. Et comme la famille était très modeste, on n'avait pas les moyens de payer les études aux enfants. Seuls certains de ses frères bénéficieront d'une bonne scolarité, car pris en charge par l'oncle et la tante Joumier de Ste Souline. La soeur de leur mère et son époux ne pouvant avoir d'enfants prendront à leur charge l'éducation d'une partie des enfants.
    Des souvenirs d'enfance de ma mère, il ne lui restait que les trajets à pieds jusqu'a l'Ecole de Chadurie, agréables l'été, penibles l'hivers par temps de pluie ou de neige, les pieds dans de mauvaises chaussures à semelles de bois. Elle aussi devait comme chaque élève apporter une buche l'hivers pour chauffer la classe, et faire suivre son déjeuner, pris dans la classe l'hivers ou dans la cour l'été.
   Avant et après l'école, comme dans toutes les familles de la campagne, les enfants nourissaient les volailles, gardaient les vaches, allaient ceuillir "l'herbe aux lapins" (herbes grasses et pissenlits recoltés dans les fossés au bord des routes et chemins).
    Aux beaux jours elle adorait garder ses vaches dans les prés bordant la grand route (Angoulême-Montmoreau).
La principale occupation des enants de la campagne à l'époquec'est d'aller garder les vaches avant et après l'école, car il y avait peu de clotures qui coutaient fort cher
 Les soirs d'été elle aimait ecouter le chant des grenouilles qui colonisaient la mare qui existait là ou aujourdhui s'élève la fameuse Tour en beton du ré emetteur TV et le magasin d'outillage agricole. Elle se souvenait également de ces pauvres Noëls, où elle ne trouvait dans sa galoche qu'une magnifique et rare orange emballée dans un papier de soie, voir les années fastes une écharpe ou une paire de mitaine tricotée en cachette par la maman tout au long de l'année.
   Elle était adorée de son père, et aidait sa mère,  comme ses soeurs,
à tenir la maison. On voit qu'elle était heureuse sur les différentes photos de mariage de ses frères et soeurs, elle rayonne toujours, arborant toujours un immense sourire.



    Adolescentes, les filles Chauvet courent les bals des environs. La maison n'étant pas riche, elles trouvent toujours les moyens d'être à la dernière mode. En fait elles confectionnaient elles mêmes leurs tenues coordonnées en s'inspirant des magazines de l'époque. Quand elles veulent aller au bal plus loin, elle se font enmener par un ami de la famille qu'elles appèllent tonton; C'est un vieux garçon mais qui possèdent, un luxe, une voiture! une vieille Peugeot 201 de la fin des années 20. C'est l'époque de Yéyé et du rock'n Roll. Les filles Chauvet sont à la mode, et elles dansent bien, et elles aiment çà. Pour revenir du bal, il y a toujours un chevalier servant pour les raccompagner quand ce n'est pas "tonton" qui reviens les chercher.


    Pour se faire de l'argent de poche Réjeane fait les vendanges dans les fermes des environs notament chez Raguenaud près des Thibaudières (la propriété produit aujourdhui des prunes).
Réjeane faisait les vendanges pour se faire un peu d'argent, ici elle est la plus à droite devant la traction de chez Ragueneau

    Un samedi soir, Réjeane rencontre un beau jeune homme un peu réservé. Ils vont flirter quelques temps, puis, jeunesse étant volage, cesser de se voir sans se douter qu'un jour ils se reverront et deviendront mari et femme. Ce jeune homme, c'est Abel Vilain de Voulgézac, la commune d'à côté.
Réjeane et Abel au temps de leur premier flirt

    Puis d'un coup, la fête à un gout amer. Dans les lointains départements d'Agérie il y a des troubles qui dégénèrent en guerre.
Les jeunes gens en âge de faire leur Service Militaire y sont envoyé.
Les frères de Réjeane y sont expediés, mais aussi une partie des copains. Les filles Chauvet malgré les nouvelles alarmantes, les décès  de ces jeunes gens que l'on a envoyé
la bas qui frappent les familles voisinnes ou amies, continuent à courir les bals.
Réjeane sur le scooter d'un copain

Réane et sa soeur pierrette, a boisrond, derrière elles sous l'arbre près de la simca 8, c'est Edgard leur père,ce grand gaillard 1m96
Réjeane, Denise Mallet qui deviendra Madame CHAUVET en epousant Lionel, Pierrette, et devant Maryvonne qui adorait se déguiser

    Puis un jour, dans un bal, Réjeane retrouve Abel. Il viens de terminer son temps en Algérie. Ils se revoient, ils ont murit tous les deux. Ils tombent amoureux et emporté par leur jeunesse, il commettent un impair, qu'ils n'attendaient pas. Cet impair, ce sera moi. Réjeane se retrouve enceinte. Les familles sont prévenues. Côté Chauvet Edgard donne son accord, un peu à regret de voir partir sa fille préférée, mais c'est la vie.
    Du côté de la famile Vilain, cela ne se passe pas bien, comme nous l'avons vu dans le chapitre consacré a Abel. La future belle-mère avait prévu un autre avenir pour son fils, et avait organisé un mariage de "raison" avec une jeune parisienne, fille d'une famille plus fortunée.
    Mais il faut réparer, plus par convenance que pour réellement tenir compte du réel amour qui unit Abel et Réjeane, le mariage est organisé à contre coeur. Car pour Marcelline Vilain, quel avenir peut il y avoir pour son fils a épouser la fille d'un simple cantonier, une famille d'étranger d'ailleurs, le père n'est il pas Argentin?

    Réjeane deviens Madame Abel VILAIN, le 2 Mars 1963, à le mairie de Voulgézac, puis à l'église du même village, sa robe de mariée dissimulant à peine sa grossesse (je vois le jour fin Aout de la même année).
Abel et Réjeane le  2 Mars 1963

Je suis la cause du mariage de mes parents et le résultat inattendu de leur amour

    Réjeane s'installa, à la demande d'Abel, à Nanteuillet chez les parents de celui-ci.  Abel travaille à Paris, à la Sncf. Il ne revient que les week ends.

    Marcelline, la mère d'Abel n'a pas digéré que le mariage arrangé soit tombé a l'eau. Elle va un peu le faire payer à Réjeane. Réjeane est installée dans une petite pièce aménagée dans les dépendances. Elle vit là , dans cette pièce unique que nous appelions la petite chambre. Chichement meublée d'un lit, d'une table avec deux chaises, une grande cheminée charentaise pour tout chauffage, un simple placard mural pour loger ses affaires(une simple niche dans le mur, fermée par deux portes). Côté ambiance ce n'est pas çà, la belle-mère, maîtresse femme, en veut toujours a celle qui lui a pris son fils. Bien d'enceinte et de faible constitution, Réjeane doit absolument gagner son pain si elle veut manger.

    Bientôt Réjeane tombe malade, une mauvaise grippe croit elle. Mais là encore, pas question de flemmarder, sa belle-mère la force a se relever pour aller donner a manger aux bêtes. Nous connaîtrons bien plus tard sa maladie, s'était la Toxoplasmose, qui a les mêmes symptômes que la grippe et aurait put avoir des conséquences dramatiques. Apporté par les chats, la toxoplasmose est un parasite, aujourd'hui systématiquement dépisté chez les femmes enceintes, qui va se fixer sur le foetus. Il va se fixer soit au niveau des glandes provocant de forts handicaps en bloquant le développement, soit au niveau des yeux. Ce charmant parasite a une durée de vie d'environ 20 à 25 ans.
    Dans mon cas, car le foetus en question c'est moi, le parasite va se fixer, par chance (?), sur un seul de mes yeux, et pendant toute mon enfance me détruira presque complètement la rétine de mon oeil gauche, mettant ainsi un terme  à ma carrière de Gendarme a peine entamée.

    Au bout de quelques temps, souffrant des brimades perpetuelles de sa belle-mère et commençant à perdre du poids, à un moment où il ne le fallait pas, Réjeane, ose enfin abordre le sujet avec Abel, à qui elle l'avait caché jusqu'a ce jour.  Après une bonne explication avec ses parents, Abel installe sa femme dans le bourg de Voulgézac. Louant un petit deux piéces a M. et Mme Metreau. Comme il fallait bien acheter quelques meubles pour s'installer, Abel emprunte 5 000 francs ancien a sa mère, 75 euros d'aujourdhui, lors d'un demenagement je retrouverai la lettre dans laquelle ma grand-mère reclamait le remboursement à son fils.

    Le reste de l'histoire  de Réjeanea été raconté dans le chapitre sur Abel.  Elle aura 4 enfants : Jean-philippe en aout 1963, Fabrice en  avril 1966, Laurent en aout 1967, et enfin Hervé en octobre 1969.
Elle veillera jalousement sur ses enfants, s'inquiétant au moindre bobo comme seule une mère peut le faire. Elle insistera pour garder le plus de temps possible  auprès d'elle ses enfants. Elle aura une insistance particulière pour que nous ayons toujours au moins en reserve des vetements noirs en cas de deuil. Elle vouera toute sa vie une devotion particulière à la Vierge Marie, ira plusieurs fois a Lourdes. Elle gardera toute sa vie son "innocence" de jeune fille : pour elle personne n'était méchant, mais elle ne comprenait ni la violence ni la mechanceté. Elle s'est fait une joie de travailler en usine, elle qui n'avait été qu'une mère au foyer. Mais jusqu'au bout elle souffrira de l'attitude de certaines de ses collègues de travail. Certaines allant, alors qu'elle était hospitalisée a Bordeaux en pleine lutte contre le cancer qui l'emportera, jusqu'a lui telephoner pour quelle reprenne le travail par ce que cela bouleversait leur planning.

   La maladie, l'emportera en deux mois, et ce qui l'ennuiera le plus c'est de laisser ce mari qui l'a aidé minute apres minutes, et ses enfants, qui veillera sur ses enfants?...Elle est rappelé a dieu le 30 Avril 1993 à 11h30.