L'HISTOIRE D'UNE FAMILLE, UNE FAMILLE DANS L'HISTOIRE, DES HISTOIRES DE FAMILLE











l'Histoire de la famille VILAIN la famille de mon Père, et de la Famille CHAUVET celle de ma Mère








Si des membres ou des amis de la famille , ont des documents, papiers ou photos concernant notre famille, ou ont connaissance d'anecdotes et d'informations ils peuvent me contatcter et/ou m'adresser ces documents en les scannant et me les envoyer par mail:
j-philippe.vilain@wanadoo.fr






















vendredi 18 février 2011

LES ENFANTS D' 'EDGARD ET HELENE CHAUVET

    Ce petit chapitre,  sera  complèté au fur et à mesure de l'arrivée des infos, va concerner les enfants CHAUVET, et un chapitre à part concernera Réjeane, ma mère.

    Revenons donc en arrière dans cet après guerre, qui sent bon la joie de vivre, c'est l'arrivée des Trentes Glorieuses, ces trente ans où tout sera possible, où tout est à faire.

    Comme je n'ai que des informations incomplètes nous allons donc survoler le devenir des Enfants CHAUVET.  En examinant brièvement leur histoire en commençant par l'ainé :

*Pierre, André est né le 11 Mai 1929 à Ste souline à 20 h
il épouse Jacqueline, Yvette NEBOUT (née le 22 Aout 1934 à Charmant) le 10 Octobre 1953 à Charmant

    Ils auront deux enfants  Jean-Jacques né le 12 Juin 1955 à Charmant , et Catherine, Pierrette, Hélène née egalement à Charmant le 21 Aout 1956.
    les alléas de la vie font qu'ils durent divorcer le 9 Juillet 1971.
Pierrot ne s'en remettra jamais, trouvant refuge de temps à autre chez ses frères et soeurs qui ne pourront jamais trouver une solution à sa peine.  Il décédera brutalement le 7 Mai 1978 à Voulgézac

*Jeannine Anne-Marie, est née à Ste Souline le 2 Juillet 1930 à 2 h.
Elle épousera Rémy PONTREAU, ils vivront a St Amand de Montmoreau, auront plusieurs enfants. Devenue Veuve elle vivra encore quelques années à St Amand. Elle vit aujourd'hui près d'une de ses filles, du côté de La Rochelle (17).





* Pierrette Annie, née le 9 Mai 1932 à Ste Souline.
Elle épouse Jean GIRAUDEAU, et partira vivre dans l'Ile d'Oléron
Tonton sera pendant de tres nombreuses années le conducteur du Petit Train de St Trojan. Ils auront trois enfants :
Veronique, Paquita née a Angoulême le 24 Mars 1959; Corine,Pascale née a Cognac le 29 Mai 1963; et Olivier, Jean-Marc, Né a St Jean D'Angely (17) le 03 Décembre 1967.
Pour  Jean et Pierrette, a eux aussi, la vie leur jouera des tours, ils se sépareront. Tonton Jean vit désormais dans la region de Saintes (17). Pierrette restera dans l'ile ou elle exercera ses talents de voyante pour une clientèle nombreuse. Jusqu'à son décès accidentel en 1993.




* Maryse Michelle, connue sous son deuxième prénom, est née le 4 Novembre 1933 à Ste Souline. Elle épouse René MARTY. Ils auront deux enfants, Jean-pierre  né à Chadurie le 18 Novembre 1955,qui reside aujourdhui à Aignes et Puypéroux; et Marie-France née le 22 Mars 1957,qui reside dans les environs de Charmant. René survivra quelques années à son épouse avant d'être emporté par une terrible maladie.




* Lionel Gérard, est né à Ste Souline, le 26 Mai 1935 à 5h.
Il epouse Denise MALLET le 5 Décembre 1959. Il deviendra artisan maçon, puis maçon limousinier, et enfin maitre artisan.
Appelé en Algerie pendant la guerre, il deviendra interprète en langue arabe.
Ils auront 5 enfants: Didier, Frédéric, Patrice, Richard et Valerie.
Ils vivent une retraite heureuse à Voulgézac, où ils forment toujours un charmant couple, tendres et amoureux comme aux premiers jours.


* Jean-Claude Gaëtan, est né a Ste souline le 6 Aout 1936 à 6h30.
il épouse  GOUPILLEAU Anita, Madeleine le 24 Septembre 1955 à Charmant; elle  lui donnera un fils unique. Il deviendra Chef d'entreprise, mais rapidement son épouse l'éloignera de sa famille, lui interdisant même tout contact avec sa parentée. Le niveau social de la famille de la mariée explique peut-etre cela. Le contact à été entierement perdu depuis de nombreuses années. Ils vivent près d'Yves (17) à côté de La Rochelle.



* Joël Berthy, est né le 20 Aout 1937 à Ste Souline à 4 h.
Il épouse Monique THOUVENIN, qui lui donnera plusieurs enfants
dont Nathalie, Christophe, Jérôme, céline....ouvrier maçon, il se retrouvera seul au décès de Monique, suite à une térrible maladie.
Il vit toujours à Voulgézac.

* Réjean Boris, est né à Chadurie, le 8 Avril 1941 à 10 h 30.
Il épouse Armande Josette BACKES, le 14 Décembre 1968 à
Chadurie. Ils auront deux filles Nathalie et Chrystèlle. Luis sera employé par les Papeteries de La Couronne "l'Abbaye", elle sera secrétaire medicale. Ils coulent une retraite meritée près de La Couronne.

* Réjeane Eliette, ma mère, est née le 18 Novembre 1942, à Chadurie à midi. Elle épousera Abel, Marc, Raymond VILAIN le 2 Mars 1963, à Voulgézac. Ils auront 4 enfants : Jean-Philippe, Fabrice, Hervé et Laurent. Lui sera employé par les Papeteries de La Couronne "l'Abbaye", elle,  d'abord mère au foyer l'y rejoindra au début des années 80.  Réjeane s'éteindra à 51 ans des suites d'une térrible maladie le 30 Avril 1993. Abel la rejoindra le 23 Novembre 2009 toujours a cause de cette térrible maladie. Nous aborderons leur histoire dans un chapitre qui leur sera consacré entièrement.


* Claudette, Liliane est née le 14 Juin 1944, à 4 h 30 à Chadurie.
Elle épousera un chef cuisinier  Jackie, Robert ROUSSEAU le 07 Fevrier 1976 à St Martin du Tertre (95)

* enfin Maryvonne Trésille née le 27 juin 1948 à chadurie à 15 h 30
s'expatriera;  Employée d'hotel, elle épousera à la Mairie de Lausanne (CH) le 25 Fevrier 1984, un informaticien Suisse Jean-Claude POCHON. Il  résident actuellement à Massongex dans le canton du Chablais en Suisse.

dimanche 13 février 2011

"TATAVE" VILAIN (GUSTAVE FILS)

    1935, Albert LEBRUN est Président de la République, nous sommes en Charente, au sud d'Angoulême, dans la petite commune de Fouquebrune. 


Albert LEBRUN, Président de la République


    Nous sommes le 7 Mars 1935, et une naissance vient d'avoir lieu au sein de la famille VILAIN, le petit Gustave, Marcel vient de naitre. Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, il n'y a que deux ans à peine que la famille VILAIN est installée en Charente. Il n'a pas été facile de s'adapter à cette nouvelle région. On ne parle pas forcément tout à fait la même langue. 
    Car si la conjugaison est la même, et si le Vendéen est proche du Charentais, on ne parle pas toujours des mêmes choses avec les mêmes mots. Par exemple la Bisse charentaise est la même chose que la veuzette vendéenne (moineau), la rapiette vendéenne est la même chose que l' angrotte charentaise ( petit lézard gris de murailles), le Lumâs en vendée et en Aunis et Saintonge est un escargot, alors qu'en Angoumois c'est une limace (à l'origine), un "branle veuzette" pour un vendéen est un "Chétis féniant" en Charente, etc, etc



    Donc la vie s'annonce belle pour le petit Gustave. Son parrain est son oncle Ferdinand venu de Quimper, tout exprès par le train. Oncle Ferdinand est le patron du buffet de la gare à Quimper.
 Cela en fera un personnage important pour Gustave. Celui-ci lui a rapporté un cadeau pour son baptême. Une tirelire en faïence bleue, une magnifique locomotive a vapeur. Je la possède encore aujourd'hui. 

    Gustave va grandir comme tous les enfants de la campagne. C'est à dire après les travaux des champs, le "pensage" des bêtes, et après l'école et les devoirs, les enfants courent les champs où les rues du village. Qu'aurait il put leur arriver a cette époque là ? 
    Il a 5 ans, lorsque la guerre éclate, 9 ans lorsqu'il voit partir son grand-frère au Maquis, 10 lorsque la guerre prends fin. 
    Il ira à l' école de Fouquebrune, puis à Magnac. Et enfin a Voulgézac. 


Vincent AURIOL, Président de la République
     1949, Vincent AURIOL, est Pésident de la République. Gustave à maintenant 14 ans, c'est sa dernière année en école primaire, il prépare son certificat d'étude. Chaque mois il est quasiment le 1er de sa classe, il travaile bien. 




 Il obtiendra son Certificat d'étude haut la main, et qu'il passera a Blanzac





Toutefois devenus adolescent, il ne se tournera pas vers le travail de la terre comme ses parents. Il deviendra ouvrier maçon. Adolescent, il est de petite taille comme son père, environ 1m60. Mais il est rablé et assez costaud, et de plus assez bagarreur, il n'hésite pas a chercher les "noizes" comme on dit.



Beau gosse et bagarreur
     Le samedi soir, il n'hésite pas à courrir les bals avec ses copains; Nous sommes dans les années 50, il fait de la moto, sort en bande, et aime se battre à poings nus.

il aimera faire de la moto toute sa vie, ici en Algérie


hivers 55/56 à Nanteuillet sur boême, dans la ferme de ses parents

    Il "fréquente" une jeune fille du village Monique You. Ils s'aiment et envisagent de s'épouser mais après le servie militaire, si les familles sont d'accord. En attendant, c'est la joie de vivre dans cet après-guerre, où l'on danse et fait la fête, même  si on travaille dur.  

bal à Blanzac en 1955


      1956, René COTY est Président de la République, Israël attaque l'Egypte, c'est la première guerre du Sinaï, la France et l'Angleterre débarquent a Suez, Nasser devient Raïs et nationalise le canal. L'Algerie est en crise depuis l' insurrection du 1er Novembre 1954.


René COTY, Président de la République
     Guy MOLLET, Président du Conseil (1er Ministre) est acceuilli à Alger par des jets d'oeufs pourris et de tomates, car on le croit favorable à l' autonomie des départements français d' Algérie.


    1956, c'est aussi le terrible Hivers 55/56. en quelques heures la température baisse terriblement, la neige succède à la pluie verglaçante. La neige et le froid vont frigorifier la Charente pendant plusieurs jours, avec des températures polaires. 
    1956, Gustave a maintenant 21 ans, l'âge de la majorité, il va être appelé sous les drapeaux, ce sera pour lui une véritable révélation, mais c'est aussi là que son destin va se jouer.

    Il va être incorporé à La braconne, au 126ème Régiment d'Infanterie.   

LE CAMP DE LA BRACONNE, UN PEU D'HISTOIRE

    Je ne sais réellement quand a été créé ce camp, mais il semblerait que se soit pendant la guerre de 1870, pour former les renforts qui tentaient d'arrêter l'invasion Prussienne. Depuis la fin du 19éme et jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, c'est une caserne d'infanterie.











le camp en 1963
     En 1939, il deviendra un Camp d' Internement des ressortissants civils allemands et italiens, car on craint l' espionnage et la 5ème Colonne. A l'arrivée des Allemands, les civils pro-nazis sont libérés, les opposants sont déportés. Les prisonniers civils sont remplacés par les militaires français de la région et ceux attrapés parmi les réfugiés de l'exode, en attendant de les faires partir vers les Stalags et Oflags en Allemagne.
    Après le départ, des prisonniers de guerre français pour le Reich, l'Armée Allemande d'occupation s'y installe. Occupé tout d'abord par la 708ème Infantry Division, puis par la 158ème Infantry Divion. Quand la 708èmeID reçoit l'ordre d'évacuer la Région en juillet 1944, la 158ème ID  devient la 16ème Infantry Division.
   Aout 1944, l'étau se resserre. Les maquis qui remontent de Dordogne, commencent l'encerclement d'Angoulême. Ils harcèlent le camp que les Allemands évacuent le 28 Aout. Le camp va redevenir un camp de prisonniers, qui verra passer allemands, auxiliaires et collabos. Puis après la chute  de la poche de Royan en Avril 1945, le 126ème Régiment d'Infanterie de l'Armée Française prend possession des lieux, le camp est à nouveau une caserne, il l' est encore aujourd'hui.



GUSTAVE A LA BRACONNE
    1956, Gustave est donc incorporé dans l'infanterie à La Braconne.

convocation au centre de selection de limoges pour les "3 jours"


Gustave note dans son classeur d'instruction d'une écriture appliquée :
*IVème Region Militaire :  Général LEBLANC
*Commandant le 126 Bataillon d'Infanterie: Lieutenant-Colonel GUIZON
*Commandant le Centre de La Braconne :  Commandant GUENEAU

    Il est affecté à la IVème Compagnie du Capitaine MORIN et de son Adjoint le Lieutenant CORVISIER. Il rejoint la 3ème Section de l'Ajudant-Chef GUILLAUME, dans le 1er Peloton du Lieutenant ROZES.
    Il va être formé au dur metier de soldat par quatres moniteurs : JONCHERES, DALESME, DOTAY et PAINTOUS. Comme nous allons le voir sur la serie de photos ci-dessous, il semble bien s'adapter à cette vie militaire, au sein de cette 3ème section encadrée par le Sergent HERIT, le Caporal-chef CRABIE et le Caporal COCQUEAU.


les copains de gustave


camarades de chambrée de Gustave à La Braconne


Gustave porté par des copains


un copain de gustave




gustave n'est pas sur la photo


délire de bidasses


Gustave est devant, le 3ème en partant de la gauche


position guerrière, gustave est debout





Gustave est a genou, celui de droite


Gustave est a genou, le plus a gauche

    Mais, de l'autre côté de la Méditerranée, la Campagne de Maintien de l'Ordre que l'armée française mène dans les départements français d'Algérie se transforme en véritable guerre qui nécessite de plus en plus d'hommes.
    A la fin des "Classes" (Période de formation de base des militaires), Gustave, comme de nombreux de ses camarades sont affectés en Algérie. Lui doit rejoindre, avec plusieurs d'entre eux,
le 3/51ème d'Infanterie à Constantine. Même s'ils sont inquiets, ils partent tout de même en zone de guerre, les photos qui suivent nous montrent des visages détendus. Ils sont en route pour l'Algérie, il fait beau, tout va bien.

debut du voyage vers l'algerie


gustave

Gustave sur le bateau


Gustave



les copains

Gustave en chemise


les copains et la bière




Gusatve le plus à droite



gustave à droite


Gustave surveille les bière des copains

    Gustave débarque donc comme tout le monde à l'époque, au port d' Alger ou de Philippeville, et est dirigé vers l'est du territoire vers le département du Constantinois.

Port d'Alger (Mers el Kébir) ou PhilippeVille (à identifier)







    Il rejoint donc, la 10ème Région Militaire (Constantine), la 14ème Division d'Infanterie, le 51ème Régiment d' Infanterie, au 3ème Bataillon connu sous la terminologie militaire du 3/51ème d'Infanterie (Secteur Postal 36 136)

Constantine





 le   3/51éme d'Infanterie de Constantine, la garde d'honneur du drapeau et la revue du 14 Juillet 1956







    Après quelques jours d' acclimatation, il est incorporé dans une compagnie opérationnelle, sa vie de militaire en temps de guerre va débuter et il va se révéler être un bon camarade et un très bon soldat. Comme beaucoup de jeunes gens de son âge c'est la première fois qu'il quitte la France Métropolitaine, il découvre l' Outre-Mer comme on dirait aujourd'hui.
    Comme beaucoup de témoins de l'époque, il va tomber amoureux de cette Algérie, magnifique sauvage et immense, de ces départements car n'oublions pas qu'a cette époque là ce sont des départements français, depuis 1832. Il en parlera dans ses lettres de ce pays merveilleux, fait de lumières et de parfums ; parfums d'orangers, de fleurs merveilleuses, et d'épices; pays envoûtant fait de torpeurs, de fêtes et de musique, mais aussi d' attentats, de bombes, de massacres, de disparitions et ce d'un côté comme de l'autre.
    En homme de la campagne, Gustave va s'émerveiller devant la nature, les animaux, ces propriétés immenses et mécanisées a l' américaine qui côtoient de pauvres terres cultivées comme pendant  l' antiquité. Les photos qui suivent ont été prises par Gustave ou avec son appareil. Quelques souvenirs de la douce Algerie qui va disparaître dans la douleur.

Le Constantinois
 (attention, si ces photos paraissent bucoliques, les fumées à l'horizon, sont les fermes incendiées par le FLN, que pourchassent le photographe et ses camarades)





















Gustave et sa passion des animaux, même en Algérie






















cette photo est Sa Dernière, elle a été prise le 26 Décembre 1957, il sera tué le lendemain.


"Quand le Destin se mêle du sort des hommes, il ne connaît ni pitié, ni justice"   charlie CHAPLIN  


    Le destin va rattraper Gustave. Sa bonne humeur, son allant, sa camaraderie vont vite être remarqués, que se soit en casernement ou en opération (mission militaire de combat). .

    Le 26 Juillet 1956, son groupe est en mission dans le secteur de Mila, au nord-ouest de Constantine. Soudain, la patrouille est accrochée par un groupe de rebelles. Canardés de toutes part, et ne pouvant plus se mouvoir sans être tirés comme des lapins, il va tenter une action qui sauvera probablement la vie de ses camarades.
Il fonce dans le tas, arrive à grimper au dessus de l'ennemi, et aide a les mettre en déroute. Cette action lui vaudra la Médaille de la Valeur Militaire avec étoile de bronze, avec une citation à l'ordre de la Brigade.


   
     Cette citation fera qu'il sera ainsi remarqué, on l'enverra en septembre 1956, au Peloton d' Élèves Gradés, en formation pour devenir cadre. Il quittera donc un temps sa 13ème compagnie, et cela le perturbera un peu de quitter ses camarades, il en parlera dans une de ses lettres.

    Petit moment de "célébrité", pendant qu'il est au Peloton d' Eleves Gradés. Le petit journal "Le Bled" publié par l'Armée Française, envoie un journaliste correspondant de guerre faire un reportage sur les combats dans le Constantinois. Le Peloton d' Eleves Gradés va donc servir de figurant pour une serie de photos qui illustreront cet article , très "politiquement correct" comme on dirait aujourd'hui. voir la serie de photos qui suit le detail de l'article parut à l'époque. 

















    Rapidement son aptitude à commander un groupe de combat lui vaudra de grimper rapidement dans la hiérarchie, passant de Caporal à Caporal-chef, et bientôt Sergent. La vie de militaire en Algérie continue, entre patrouilles, opérations de police et missions de combats, entrecoupées de périodes de repos et d'attente ou de gardes. Attentes longues parfois, mais c'est simplement être disponible à tout moment.



Sa dernière lettre


    1957, l'Armée Française poursuit sa campagne de "Pacification". Devant les succès de l'Armée Française, le FLN durcît le ton depuis l'arrestation de Ben Bella. Attentats et assassinats d'hommes publics
se succèdent.  Les Paras du Général  Massu  se voient attribuer les pouvoirs de Police à Alger.
    La population est toujours fidèle à la France, le FLN va frapper les esprits avec le Massacre de Melouza le 2 Juin 1957. Toute la population masculine de ce village Kabyle, soit plus de 300 hommes de plus de 15 ans sont massacrés par le FLN, à coups de fusil, de mitraillette, mais aussi simplement égorgés, 35 d'entre eux étant "simplement" découpés à la hache avec sauvagerie. La guerre se radicalise.

     Le constantinois est situé entre Alger et la Tunisie. Le FLN trouve refuge et repos en Tunisie. Les groupes de combats du FLN, et les bandes qui convoient les armes de contrebandes pour les rebelles transitent donc par le constantinois. Les accrochages, les parties de cache-cache avec l'ennemi s'intensifie.
     Le régiment de Gustave participe à cette "chasse" aux rebelles.







































  
ce GMC viens de sauter sur une mine








massacrés par les rebelles








































 Décembre 1957, la compagnie de Gustave est en opération dans le Djebel Sidi Driss, zone montagneuse au nord de Constantine.
C'est là que son destin l'attends.
    le 24 Décembre, Gustave fidèle à son éducation religieuse, assiste à l'office de Noël. Le 25, il est de repos et cette photo est prise. Il est heureux et fier avec la mascotte de la section.


    Le 26 des rebelles ayant été repérés dans la région du Djebel Sidi Driss, une opération est montée pour essayer de les intercepter. Les rebelles sont repérés et l'assaut est lancé. L'accrochage est rude. Gustave, aussi énergique que d'habitude lance son groupe à l'assaut.
     Il est 17h30, ils avancent en direction de l'ennemi retranché au fond d'un Oued, Gustave est à la tête de ses hommes, quand, d'une petite grotte sur sa droite claque un coup de feu. La balle l'atteint en pleine tête. Il s'effondre pendant que l'assaut de ses hommes est stoppé net par un feu nourrit. Ils se replient ramenant Gustave avec eux. Gustave disparaît à 23 ans, brutalement.......



    Il est évacué en hélicoptère vers l'arrière, vers le poste de commandement et de secours dans une ferme à quelques kilomètres de là. Le 27 dans la matinée, son corps est ramené à l'hôpital de Constantine. Le 30 Décembre 1957, vers 10 h à lieu la levée du corps, en présence des autorités militaires et de ses camarades de la 13ème compagnie.
    Au cours de la cérémonie funèbre lui sont rendus les honneurs militaires et remis la Médaille Militaire, et la Croix de la Valeur Militaire avec Palme. Le Cercueil recouvert de fleurs et de couronnes, rejoint le Dépositoire du cimetière français de Constantine , en attendant son retour vers la France.




    A Nanteuillet, on ignore encore tout. Sa dernière lettre a mis du temps a arriver. Quand arrivent trois hommes qui passent le porche et pénètrent dans la cour, l'air sombre. Ma grand-mère défaille, elle les reconnaît, il s'agit d'un Gendarme de Blanzac en uniforme, il accompagne Monsieur le Maire, et Monsieur le Curé. Elle sait déjà ce qu'ils vont lui annoncer, et elle le refuse, mais elle est tétanisée. 
   La vague de douleur est telle qu'elle défaille, ne tient plus sur ses jambes. Toute la famille est anéantie par la nouvelle. Gustave ne reviendra pas, ils ne le reverront plus. Même le cercueil n'a pas le droit de venir à la maison, la loi l' interdit.   Cette mère douloureuse ne pourra même pas revoir le visage de son fils, même pas une dernière fois.  






  
   Transporté a Philippeville, la dépouille mortelle de Gustave arrive à Limoges (87) le 14 Mars 1958. Il  restera au dépôt mortuaire du cimetière de Louyat, à Limoges, jusqu'au Jeudi 20 Mars 1958. Ce jour là, vers 17 h 45, il revient à Voulgézac, où un office funèbre est célébré.

     Ironie du sort, ou clin d'oeil du destin, le jour de ses obsèques à Voulgézac, sa "fiancée", Monique You qui devait l'épouser à son retour, fait la connaissance d'un copain de Gustave, ils ont de la peine tous les deux, ils vont associer leurs douleurs. Ils se reverront, s'aimeront, et se marieront plus tard. Ainsi celle qui était destinée à devenir Madame VILAIN, devint un jour Madame THEBAUT.
Le destin a parfois de l'humour.....
   

   Pour conclure l'histoire de cet oncle que je n'ai pas connu, avait il eut le pressentiment de sa fin prochaine?  on dit que certains soldats sentent qu'ils ne rentreront pas de leur ultime combat. 
    Dans ses effets personnels, qui ont été remis à sa mère, elle a retrouvé le document qui suit. Quelques jours avant sa mort, il avait consulté une voyante, est ce un pari ? est ce une peur ? un pressentiment ? on ne le saura jamais.  Mais en lisant la prédiction de la voyante, on constate que si elle a été rassurante, elle était loin d'être ....extra-lucide!